Les Œuvres complètes de D'Alembert (1717-1783)

Série V | Correspondance générale

Sélection de lettres

LETTRE 55.14a   |   24 octobre [1755]
D'Alembert (Paris) à Gerdil (Rome)

Version affichée :

p. 109Mon Révérend Père,

J'ai lu avec beaucoup d'attention et de plaisir les deux manuscrits, l'un François, l'autre Italien, que M. votre ami m'a remis de votre part. J'en ai trouvé les idées saines, et exposées avec clarté. Je suis surtout très-satisfait de la manière dont vous refutez les principes de M. de Fontenelle, sur l'infini, principes qui sont en effet très-faux, et qui tendroient à jetter du doute sur les vérités géométriques. S'il reste encore des difficultés dans la matière que vous avez traitée, c'est moins à vous, mon Révérend Père, qu'à la nature du sujet qu'il faut s'en prendre. La nature de l'étendue, et la manière dont nous nous en formons l'idée, restera toujours couverte de nuages, parce que cette idée renferme l'indéfini sur l'inexhaustible ...

Quoiqu'il en soit, mon Révérend Père, je suis très satisfait de votre écrit, très-sensible à l'honneur que vous m'avez fait de me le communiquer, et je vous prie d'être persuadé du profond respect avec lequel je suis votre très-humble et très obéissant serviteur.

D'Alembert

Paris 24 octobre 1755