Manuscrit autographe (Archives de l'Académie des sciences, Paris, dossier D'Alembert)

LETTRE 69.16   |   16 mars [1769]
D'Alembert (Paris) à Frisi (Milan)

Folio :

à Paris ce 16 mars

Mon cher & illustre ami, le P. de Noguès m'a fort affligé en m'apprenant que vous n'avez rien recu de tout ce que je vous ai envoyé. Je lui ai communiqué une lettre de Mr. L'abbé Nicoli, envoyé du Grand Duc à la cour de France, & par laquelle vous verrez que je ne suis point en faute à votre égard. Je vous ai envoyé au mois de juin dernier, s'il m'en souvient, le 4e vol. de mes opuscules ; vous verrez par la lettre de l'abbé Nicoli, le soin qu'il se donne pour le retrouver. S'il ne vous parvient pas, je vous prie de me le mander dans quelque temps & je vous en enverroi un autre exemplaire. A l'égard du 5e volume de mes opuscules, je compte, suivant le lettre de l'abbé Nicoli que vous le recevez bientôt, si vous ne l'avez déja recu ; vous devez aussi avoir reçu une lettre que je vous ai écrite depuis par Mr. de Keralio.

Je vous invite fort à nous envoyer une piece sur la Lune, & a perfectionner ce que vous avez commencé à cet égard. Vous devez avoir trouvé dans une de mes lettres (je crois que c'est la derniere) ce que vous me demandez pour Mr. de Kaunitz. Je crois aussi vous avoir marqué que je ne suis pas de votre avis sur le mouvement des nœuds d'un anneau solide, & que je crois, comme Newton, le mouvement moyen de ces nœuds égal au mouvement moyen d'un satellite qui feroit sa revolution à la meme distance et à la meme inclinaison.

J'envie bien au P. de de Noguès le plaisir qu'il aura de vous embrasser ; ma santé est passable, mais ma tête est peu capable d'un travail suivi. Je feroi encore ce que je pourrai, mais je crois que mes grands coups sont frappés en Géométrie. A dieu, mon cher & illustre ami, je vous embrasse de tout mon cœur, & suis, comme vous savez, Tuus ex animo

D'alembert

Tous nos amis communs vous font mille complimens.

Au Très reverend Pere
Le Reverend Pere Frisi,
professeur de mathématiques
& membre des principales académies
de l'Europe
à Milan

à Paris ce 16 mars

Mon cher & illustre ami, le P. de Noguès m'a fort affligé en m'apprenant que vous n'avez rien recu de tout ce que je vous ai envoyé. Je lui ai communiqué une lettre de Mr. L'abbé Nicoli, envoyé du Grand Duc à la cour de France, & par laquelle vous verrez que je ne suis point en faute à votre égard. Je vous ai envoyé au mois de juin dernier, s'il m'en souvient, le 4e vol. de mes opuscules ; vous verrez par la lettre de l'abbé Nicoli, le soin qu'il se donne pour le retrouver. S'il ne vous parvient pas, je vous prie de me le mander dans quelque temps & je vous en enverroi un autre exemplaire. A l'égard du 5e volume de mes opuscules, je compte, suivant le lettre de l'abbé Nicoli que vous le recevez bientôt, si vous ne l'avez déja recu ; vous devez aussi avoir reçu une lettre que je vous ai écrite depuis par Mr. de Keralio.

Je vous invite fort à nous envoyer une piece sur la Lune, & a perfectionner ce que vous avez commencé à cet égard. Vous devez avoir trouvé dans une de mes lettres (je crois que c'est la derniere) ce que vous me demandez pour Mr. de Kaunitz. Je crois aussi vous avoir marqué que je ne suis pas de votre avis sur le mouvement des nœuds d'un anneau solide, & que je crois, comme Newton, le mouvement moyen de ces nœuds égal au mouvement moyen d'un satellite qui feroit sa revolution à la meme distance et à la meme inclinaison.

J'envie bien au P. de de Noguès le plaisir qu'il aura de vous embrasser ; ma santé est passable, mais ma tête est peu capable d'un travail suivi. Je feroi encore ce que je pourrai, mais je crois que mes grands coups sont frappés en Géométrie. A dieu, mon cher & illustre ami, je vous embrasse de tout mon cœur, & suis, comme vous savez, Tuus ex animo

D'alembert

Tous nos amis communs vous font mille complimens.

Au Très reverend Pere
Le Reverend Pere Frisi,
professeur de mathématiques
& membre des principales académies
de l'Europe
à Milan