Les Œuvres complètes de D'Alembert (1717-1783)

Série V | Correspondance générale

Sélection de lettres

LETTRE 50.07   |   7 mars 1750
Euler Leonhard (Berlin) à D'Alembert (Paris)

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f. 184v[...] Depuis longtems je me suis appliqué à diverses reprises à ce Problême, mais j'en ai toujours eté rebuté, tant par le grand nombre de circonstances auxquelles il faut avoir egard, que principalement par ce Problême : un corps tournant sur un axe quelconque libre, et etant sollicité par une force oblique, trouver le changement causé tant dans l'axe de rotation meme que dans le mouvement, dont la solution est absolument requise à ce sujet que vous avez si heureusement developpé. Or par rapport à ce probleme toutes mes recherches ont été inutiles jusqu'ici, et je ne m'y serois plus appliqué, si je n'avois pas vû que la solution f. 185r devoit être necessairement renfermée dans votre traité, quoique je ne l'y aye pas pu decouvrir, ce qui a augmenté d'abord d'autant plus le desir de developper toute votre methode ; mais il faut que j'avoüe aussi que je n'ai pu vous suivre dans les propositions preliminaires dont vous vous servez, votre methode de conduire le calcul ne m'etant pas encore assez familière [...] mais depuis que j'ay reussi mieux dans la recherche de ce même sujet, ayant eté soutenu par quelques lumières de votre ouvrage dont je me suis éclairci peu a peu, j'ay eté en etat de mieux juger de vos excellentes conclusions ; et je regarde comme une chose peu importante que j'aye trouvé moyen de parvenir aux mêmes conclusions sans passer par des differentielles du second degré, et je suis bien sur que vous tomberiez sur le meme expedient, si vous vouliés reprendre la même recherche [...] mais en tout cas ce n'est qu'une addition, et il est facile d'inventis aliquid addere. [...]