Les Œuvres complètes de D'Alembert (1717-1783)

Série V | Correspondance générale

Sélection de lettres

LETTRE 51.08   |   20 juin 1751
Buffon (Montbard) à D'Alembert (Paris)

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f. 1rJe viens mon cher Monsieur d'achever de lire votre Discours. Il est grand, grand, tres bien écrit et encore mieux raisonné. C'est la quintessence des connoissances humaines, mais ce suc n'est pas fait pour tous les esthomacs, et je crois que vous n'aurez d'abord que l'admiration des gens de beaucoup d'esprit et qu'il faudra vous passer pour quelque temps du suffrage des autres ; les pedants surtout feront la grimace, et les sots meme les demi-sots parleront beaucoup et ne vous entendront pas ; avec tout cela ce morceau ne peut manquer d'avoir le plus grand succez, pour moy j'en suis enchanté et tres flatté de la maniere dont vous m'avez traitté, si je n'avois pas l'honneur d'etre de vos amis je vois par votre eloge que je serois digne de l'etre, et c'est ce qui pouvoit me toucher d'avantage. Recevez Monsieur mes remerciemens tres humbles et mon compliment, il est aussi sincère que les sentimens avec lesquels je serai toute ma vie Monsieur votre tres humble et tres obéissant serviteur.

Buffon

Ce 20 juin 1751

f. 1vA Monsieur
Monsieur D'Alembert des academies des Sciences de Paris et de Berlin & de la Societe Roiale de Londres &c rue Michel Comte
a Paris