f. 13rA Paris le 9 mai 1757

Monsieur

J’ai parlé à M^r.  Bouguer. Il est content en general de votre memoire, mais il n’en trouve pas la forme telle qu’il le voudroit. Il desireroit que vous retranchassiés tout l’historique qui ne fait rien au fond, que vous rendissiés vos calculs plus clairs, et surtout que vous donnassiés une comparaison de votre systême avec celui de M. Varignon dans ses conjectures sur la cause de la pesanteur 1690. Au reste il ne goute pas f. 13v plus que moi le fond de l’hypothese, mais il n’en rendra pas moins justice à votre travail et à vos vues nouvelles.

Je ne sçai si ce que vous m’avez donné pour le mot frottement peut être mis aisement en pratique. Je n’en ai point parlé par/pour cette raison au mot frottement qui est déjà très long, mais je pourrai en dire un mot à machine. A l’égard de votre objection sur la nature de la pesanteur, je l’ai exposée pour le fond, mais d’une manière qui m’est particulière, au mot force.

Je vous souhaite une bonne santé et suis avec tout l’attachement possible

Monsieur

Votre très humble
Et très obeissant serviteur.
D’alembert

f. 14rJe serai charmé, si l’occasion s’en presentoit, de pouvoir vous être de quelque utilité par mon témoignage. Je vous l’offre donc d’avance.

f. 14vA Monsieur

Monsieur le sage fils
rüe Verdaine
A Genève