f. 1rMonsieur,

Il y a neuf ans que je suis pensionnaire surnumeraire dans la classe de Geometrie. Je suis l’ancien de tous les associez dans les classes de Mathematique. Je ne crois donc faire tort à personne en demandant la place de pensionnaire que M^r. Clairaut laisse vacante. J’en écris à M^r. de S^t. florentin, & j’espere que vous voudrez bien appuyer ma demande. Il est tems, ce me semble, monsieur, que je recueille enfin quelque fruit de mes travaux, de mes sacrifices & des marques f. 1v d’estime que les Etrangers m’ont données.

J’ai l’honneur d’être avec respect,
Monsieur
Votre très humble & très obeissant serviteur,
D’Alembert

à Paris ce 18 mai

f. 2rP.S. : L’illustre M^r. Guettard pretend, à ce qui m’est revenu, que quand on m’a fait Pensionnaire surnumeraire, on a mis pour condition que je resterois attaché à la classe de Geometrie. Cela est très faux, il a seulement eté stipulé que je n’aurois la pension qu’après mes anciens, & tous mes anciens sont aujourd’hui Pensionnaires.

Je n’imagine pas qu’on voulût sous ce prétexte me faire une injustice criante et absurde ; en tous cas ce seroit la derniere que j’essuyerois.