Registre de la Société royale de Lyon (du 3 janvier au 2 mai)
f. 256r
Du 3 janvier
M. Soufflot Directeur, MM. De Fleurieu, Clapasson, Aléon, Bollioud, Pernetti, Lacroix, P.P. Tolomas, Beraud, & Dumas, Nonnotte, Devillers, Mathon, Vaucanson, Pestalozzi, & Christin Secrétaire.
Survenu MM. Garnier & Perrache.
Est entré M. de la Condamine membre de l'académie Royale des Sciences qui avoir desiré d'assister à cette séance.
M. Soufflot a fait son remerciment à la société Royale sur la place de directeur qu'elle luy a confié pour cette année.
Il a commencé ses fonctions par la distribution des jettons. Il s'est trouvé par le calcul 10 jettons de reste à joindre à la répartition de l'année courante.
M. le Directeur a fait ensuitte la lecture des réglemens généraux, & de ceux qui concernent les jettons.
M. de la Condamine a demandé d'etre admis au nombre des académiciens associés ; sa proposition a été reçüe avec empressement pour l'élire dans la huitaine à la forme des réglemens.
Le P. Beraud a fait part à la compagnie d'un extrait de l'ouvrage de M. Euler sur la figure de la terre, où il paroit par les observations faittes au cap de bonne espérance par M. de la caille, que la terre a ses deux hémisphères inégaux.
M. Soufflot Directeur, MM. Dugaiby, Nonnotte, Aléon, Clapasson, Bollioud, De Valernod, P.P. Tolomas, Beraud & Dumas, De fleurieu, Lacroix, Colomb, Gavinet, Audra, Pernetti, Mathon, Perrache, & Christin Secrétaire.
M. Le secrétaire a lu le journal de l'académie jusqu'à la fin de l'année 1753.
Survenu M. Delorme.
MM. du consulat ayant souhaitté d'avoir l'avis de la compagnie sur le placet et présenté par le Sr. P. Fr. Tixier officier subalterne des invalides qui sollicite la permission d'enseigner publiquement les mathématiques dans cette ville : la société Royale pour répondre à la confiance du consulat, & pour faire droit sur la demande du Sr. [...] f. 257r Tixier a nommé M. Mathon, & le P. Beraud commissaires pour éxaminer sa capacité, & pour en faire leur rapport dans la séance prochaine.
On a été au scrutin & M. De la Condamine a été élu tout d'une voix académicien associé.
M. Le françois la lande de l'académie Royale des Sciences de paris a addressé à la Société royale une lettre pour luy offrir un ouvrage de sa composition intitulé, Almanach historique de la bresse dont il a envoyé un éxemplaire.
M. Soufflot directeur, MM. Lacroix, P.P. Dumas, Tolomas & Beraud, Garnier, Gavinet, De Valernod, Nonnotte, Audra, Perrache, Mathon, Villers, Aléon, Du gaiby, Pernetti. Survenu M. Delorme.
On a lu la réponse de M. Le duc de Villeroy au compliment de la société Royalle sur la nouvelle année.
M. Villers a fait la lecture d'un mémoire sur un méphitis envoyé par M. l'abbé de Sapte secrétaire de l'académie des sciences de Tolouze.
M. Mathon & Le P. Beraud ont rendu compte à la compagnie de la commission qui leur avoit été donnée d'examiner sur le renvoi fait par M. le prévôt des Marchands, si l'on pouvoit permettre au Sr. Tixier officier des invalides d'enseigner à lyon la pratique de la géometrie : & sur le témoignage favorable desdits commissaires il a été décidé qu'il seroit délivré au Supliant un certificat scellé & signé par le secrétaire de la société royale pour lui servir à l'obtention de la permission qu'il demande aux magistrats.
M. Soufflot Directeur, MM. Lacroix, Mathon, Du Gaiby, Garnier, Clapasson, De Belle roche, P.P. Beraud, Tolomas, & Dumas, Perrache, Audra, Delorme, Nonnotte, Aléon, Villers, Colomb, Gavinet, De fleurieu, De Valernod, Pernetti.
M. le directeur a annoncé à la compagnie la mort de M. Christin son secrétaire perpétuel arrivée le 19. de ce mois.
M. delorme à lu les articles du testament de cet académicien qui contiennent les legs qu'il a faits en faveur de la Société Royale.
MM. Delorme & Clapasson ont été commis par l'académie pour aller dire de sa part à M. De Ruolz héritier de M. Christin qu'elle s'en raporte entiérement au zéle qu'il a toûjours montré lorsqu'il a été question des f. 258r intérets de la compagnie qu'elle donne tous ses pouvoirs auxdits Srs Commissaires pour traitter avec lui : Elle les a chargé au surplus de savoir de lui le jour & le lieu qui lui paroîtroient convenir pour le service que la compagnie a résolu de faire célébrer pour le repos de l'ame de feu M. Christin.
MM. Les Commissaires cy dessus nommés sont partis la séance tenante & se sont transportés chès M. De Ruols pour lui faire les propositions énoncées plus haut, & en donner réponse la séance prochaine.
Le même jour la place de Secrétaire perpétuel de la société Roy. et celle d'académie que laisse M. Christin ont été déclaréés vacantes.
Le P. Beraud a été chargé de répondre à M. De Vausenville sur l'annonce qu'il a fait à l'académie par sa lettre du 15. de ce mois, d'une supputation d'eclypse de lune qui doit arriver au mois de mars prochain.
M. Clapasson exdirecteur, MM. Mathon, Delorme, P.P. Beraud & Tolomas, de Valernod, Lacroix, Aléon, Grassot, Gavinet, Perrache, De Belle roche, Bollioud, Nonnotte, Pernetti, tenant la plume pendant la vacance du secrétariat.
On a lu un imprimé addressé à la société royale par le secrétaire de l'académie de chirurgie de paris qui renferme le sujet du prix proposé par cette académie pour l'année 1756.
On a fait aussi la lecture d'une lettre de M. Morand associé qui demande une réponse à un mémoire sur l'émétique de lyon qu'il avoit addressé à la société Royale & pour l'examen duquel elle avoit nommé des Commissaires.
M. Delorme qui avoit été député avec M. Clapasson pour faire deux propositions à M. De Ruolz a rapporté à la compagnie que cet académicien avoit répondu qu'il étoit sensible à la députation qu'elle lui avoit faite ; qu'il héritoit des sentimens de feu M. Christin pour elle : qu'il s'y conformeroit exactement dans la délivrance des Legs qui regardent la société Royale : que quant au lieu & au jour du service projetté, il s'en remettoit absolument à la décision de l'academie. En conséquence elle a délibéré & conclu que le service pour M. Christin seroit célébré mardi prochain 4. février à onze f. 259r heures du matin dans l'eglise des PP. Cordeliers de st. Bonaventure : qu'il seroit fait une Convocation extraordinaire pour cette cérémonie, & pour la séance du 7. du même mois afin de concourir ce jour là à la nomination d'un secrétaire perpétuel.
M. Delorme & M. De Belleroche ont été chargé de traitter avec les PP. Cordeliers pour les frais du service.
Survenu M. Soufflot Directeur.
L'académie a prié M. Soufflot son directeur qui part incessament pour paris de savoir de M. Le Procureur général du parlement les raisons qu'il oppose à l'enrégîtrément de nos lettres patentes : D'en donner avis à la société Royale afin qu'elle prenne les mesures qui conviendront pour la réüssite de cette affaire. M. Soufflot a accepté cette Commission & a promis de faire tout ce qui dépendra de luy pour s'en acquitter au desir de la Compagnie.
M. Clapasson exdirecteur, MM. Lacroix, Bollioud, Perrache, Goiffon, Delorme, Villers, De Valernod, De Belleroche, Du Gaiby, Grassot, De Blumenstein, Aléon, Audra, Garnier, Nonnotte, Colomb, Gavinet, Mathon, PP. Beraud, Tolomas, & Dumas, De fleurieu, De Ville, & Pernetti tenant la plume.
Mardi dernier 4. de ce mois on célébra le service pour M. Christin dans l'eglise de st. Bonaventure. La société Royale assista en corps à cette cérémonie, avec M. De Ruolz héritier & les Parens du déffunt.
La Compagnie est allée aujourd'hui au scrutin pour le choix d'un secrétaire perpétuel, & personne n'ayant eu les deux tiers des voix éxigés par l'article 33. des Réglemens, elle a renvoyé cette élection au 14. de ce mois.
M. Clapasson exdirecteur, MM. Olivier, Mathon, Goiffon, P.P. Dumas, Beraud & Tolomas, Perrache, de Villers, Noyelle, de Ruolz, Bollioud, Du Gaiby, De Blumenstein, Colomb, Aléon, Nonnotte, de Valernod, De fleurieu, Garnier, Gavinet, De Ville, Pernetti tenant la plume.
M. de Ruolz a mis aujourdhuy sur le Bureau un extrait controllé & en bonne forme du testament de feu M. Christin, qui contient les dons & fondations que cet académicien a faits en faveur f. 260r de la société Royale. Cet acte a été lû, enrégîtré, & déposé dans les archives de l'académie. d'après la teneur du Testament de M. Christin à la fin du régitre.
Survenus MM. Audra, Pestalozzi & Delorme.
M. l'exdirecteur a lu une lettre que M. Goiffon lui a remise, écrite par M. d'Alembert de l'académie de paris, & addressée à la Société Royale, dans laquelle il se plaint d'avoir été insulté par le P. Tolomas dans une harangue prononcée en latin au grand Collége de cette Ville, & il en demande une sorte de justice.
La Compagnie a délibéré sur cette lettre, & a conclu que par égard pour le mérite de M. D'alembert, Le secrétaire lui répondroit au nom de la société royale, qu'elle étoit fort fâchée du chagrin qu'il témoignoit ; que le sujet n'appartenant point à l'académie, Elle avoit chargé le P. Tolomas de se disculper lui-même auprés de luy : que ce religieux avoit parlé si honnorablement de M. D'Alembert, Après la lecture de sa lettre, qu'elle ne croyoit pas pouvoir mieux faire que de confier au P. Tolomas sa propre justification.
Le même jour l'académie a procédé par la voye du scrutin à la nomination d'un secrétaire perpétuel, & a élu en cette qualité M. Bollioud = mermet à la forme des réglemens qui éxigent en pareil cas les deux tiers des suffrages.
M. Clapasson exdirecteur, MM. Audra, Nonnotte, Aléon, Mathon, Villers, P.P. Beraud, Tolomas, & Dumas, Pestalozzi, Du Gaiby, De fleurieu, Lacroix, Colomb, de Ville, Goiffon, De Ruolz, De Valernod, Pernetti, De Belleroche, Perrache, Gavinet, Olivier, Bollioud Secrétaire. Survenu M. Garnier.
M. Bollioud a fait son remerciment de vive voix à la société royale, & a dit qu'il étoit trés sensible à la Confiance dont cette Compagnie l'avoit honnoré, en lui donnant le secrétariat perpétuel : qu'il sentoit toute l'etenduë des devoirs que cette place luy imposoit : & qu'il ne l'avoit acceptée que dans l'espérance d'obtenir le secours des Conseils de ses Confrères, pour s'acquitter de cet employ selon les voeux & à la satisfaction de l'académie.
M. l'exdirecteur lui a répondu selon l'usage, au nom de la Société Royale. M. Bollioud a ensuite commencé ses fonctions f. 261r à la forme des réglemens.
Il a fait en pleine assemblée la lecture de la lettre que l'académie l'avoit chargé d'ecrire en réponse de sa part à M. D'alembert. Cette lettre ayant été aprouvée par la Compagnie est partie pour paris le lendemain. Il en est resté une Copie dans les archives.
Le même jour le P. Tolomas s'est engagé d'ecrire aussi à M. D'alembert conformément à la délibération de la séance dernière, aux conditions de n'envoyer sa lettre qu'aprés avoir été revuë & aprouvée par MM. l'exdirecteur, le secrétaire, & MM. De fleurieu & Pernetti nommés Commissaires pour cet éxamen, de laquelle il sera laissé une copie signée de ce Père & déposée dans les archives.
M. l'exdirecteur a proposé pour la place d'Académicien ordinaire vacante par la mort de M. Christin, M. Raste fils Médecin aggrégé au Collége de lyon.
M. Villers a donné aujourd'huy verbalement, & séance tenante sa démission du titre d'Associé de la Société Royale, & est sorti sur le champ avant que l'assemblée aie été levée.
M. Bollioud Doyen, MM. Aléon, Gavinet, de Belleroche, Pestalozzi, Du gaiby, Colomb, Perrache, De Ruolz, Matthon, Nonnotte, P. Dumas, P. Beraud, De Valernod, Lacroix, Pernetti, De fleurieu, & Olivier.
M. Aléon a présenté à M. Bollioud président de l'assemblée deux lettres dattées de ce même jour : l'une de M. Goiffon, l'autre de M. l'abbé Audra, qui contiennent chacune la démission que donnent ces académiciens de leurs places d'ordinaires. Après la lecture de ces lettres, M. Aleon s'addressant à M. Le président de l'assemblée a déclaré qu'il se démettoit aussi de sa place d'Académicien ordinaire, & est sorti sur le champ, séance tenante.
Survenu M. Delorme.
M. de la condamine de l'académie Royale des sciences de Paris, & membre de la Société royale luy a envoyé plusieurs de ses ouvrages imprimés que le P. Beraud a présenté de sa part à la compagnie.
Ces ouvrages consistent en 3 volumes in 4.° Brochés sous le titre de Journal historique du voyage à l'equateur fait par ordre du Roi, & un volume in 12. intitulé Relation abrégée d'un Voyage fait dans l'intérieur de l'amerique méridionale.
f. 262r La compagnie a prié M. Le secretaire d'ecrire à M. de la Condamine pour le remercier du présent qu'il luy a fait.
M. Clapasson exdirecteur, MM. Nonnotte, Gavinot, Lacroix, P.P. Beraud & Dumas, Pernetti, Perrache, De fleurieu, De Ruolz, De Belleroche, De Valernod, Du Gaiby, Pestalozzi, Mathon, Colomb, & Bollioud Secretaire.
M. Mathon a fait la lecture de la continuation de son ouvrage intitulé, Elémens de Dynamique & de Méchanique. Le but de l'auteur est de donner des méthodes pour trouver les effets de l'action des corps les uns sur les autres, non seulement dans le cas où ils sont retenus par des points d'appuy fixes, autour desquels ils tournent, mais aussi lorsqu'ils sont libres & détachés les uns des autres. Ces principes sont souvent l'une nécessité indispensable dans la pratique. Il est impossible, par éxemple, de déterminer l'effet de l'action de l'Eau ou du Vent sur un navire, si l'on ne connoit d'autres Régles de Méchanique que celles qui supposent les leviers tournans autour de leurs points d'appuy immobiles.
Le principe général que M. Mathon adopte est une espéce d'équilibre entre les forces motrices, & l'inertie des masses. Le mot Equilibre pris dans le sens ordinaire & tel que la Statique le considère, signifie le repos produit par la destruction mutuelle des forces ; mais il n'exprime ici que l'egalité qui doit se trouver entre la cause & l'effet, entre les forces motrices & l'inertie vaincuë, laquelle est toûjours jointe avec le mouvement des masses qui résistent. On sait que la force d'inertie est égale au mouvement que reçoit un corps, avec la seule différence que sa direction est opposée. C'est pourquoy quand on aura trouvé quelle doit être l'inertie des masses pour etre en équilibre avec les forces motrices, on saura quelle vitesse elles reçoivent.
L'usage que M. Mathon fait de l'equilibre l'engages à en déterminer les loix par rapport à un levier qu'on suppose agité par différentes forces dont la direction est parallèle, & qui n'a point d'appuy fixe. Si l'on appelle momens d'une force par raport à un point quelconque, le produit de cette force par la distance de f. 263r ce point à l'endroit du levier où elle est appliquée, & si l'on regarde comme momens opposés par rapport à un meme point ceux des forces qui tendent à faire tourner le levier en sens contraire autour de ce point, on trouvera que l'equilibre qu'on cherche dépend de deux Conditions : la 1ere. est l'egalité entre les sommes des forces opposées, c'est à dire, dont la direction est contraire ; la 2de. est l'egalité entre les momens opposés par rapport à quelque point que ce soit du levier.
La Méthode pour trouver le centre de gravité, ses propriétés, & celles des leviers qui ont des points d'appuy fixes est une suitte de ce principe, qui donne la solution des questions les plus importantes de la Dynamique & que l'auteur a promis de prouver dans le cours de ce traité.
M. Le Secretaire a écrit à M. de la Condamine la lettre dont la Compagnie l'avoit chargé, & l'a remis au P. Beraud pour la luy faire [venir] à rome où il est actuellement.
M. Berthaud Coner. à la cour des Monnoyes s'est démis de la qualité d'associé vétéran par ses 2 lettres à l'académie, l'une dattée du 3. de ce mois & l'autre de ce jour.
M. De Ruolz a remis à M. Le Secretaire une bourse de 134. Jettons de l'académie qui se sont trouvés chès M. Christin & que cet académicien a légués à la société Royale pour être distribués à la forme de l'article de son testament, savoir 67 aux académiciens ordinaires pour être répartis avec ceux de l'année courante suivant les réglements, & les 67 restans à partager aux académiciens associés à proportion de leur travail pour l'académie, c'est à dire la plus grande partie à M. Burdin en considération de ses mémoires, des présens qu'il a faits à l'académie, & de ses liaisons d'amitiés avec le testateur.
M. Le Directeur, M. Le Secretaire & M. de Ruolz ont été chargés par la Compagnie de faire cette dernière distribution.
M. Le Secretaire a aussi reçu de M. De Ruolz tous les porte feuilles papiers, journaux appartenans à l'académie, avec 71. volumes in 4.° des mémoires de l'académie des sciences de paris, tous les livres qui ont rapport aux sciences & aux arts de l'[hoirie] de M. Christian, avec les instrumens de mathématique & de physique qui font partie des legs faits à la Société Royale par cet académicien. Tous les dits effets ont été transportés du domicille du testateur dans les cabinets de l'académie, pour y être rangés suivant leur ordre, & les Catalogues qui en seront faits par les soins de M. Le Secretaire, à qui le dépôt en est confié en conséquence des Réglemens, article 29e.
f. 264r
M. Clapasson exdirecteur, MM. Pestalozzi, de Maugiran, Colomb, Du gaiby, Gavinet, PP. Beraud, Tolomas, & Dumas, Nonnotte, Mathon, Pernetti, la croix, Perrache, De Fleurieu, De Belleroche, & Bollioud secretaire.
M. l'abbé Du Gayby a lu un mémoire fort étendu & trés détaillé, sous le titre de Geodésie dans un nouvel ordre. Cet ouvrage a pour objet la manière de diviser toutes sortes de figures Géométriques en un certain nombre de parties, soit par des lignes qui partent d'un angle ou d'un point quelconque, soit par d'autres opérations de géométrie. L'auteur donne des méthodes pour surajouter à côté ou autour d'une figure, une portion aliquote de cette même figure, & pour la transformer en une autre d'egale grandeur. Il y joint une formule pour changer un triangle en un autre d'une hauteur donnée lui lui soit égal.
Le P. Tolomas a fait ensuite la lecture d'un Mémoire que M. de Blumenstein l'avoit prié de lire en son absence. Ce mémoire est une suite de l'ouvrage que M. De Blumenstein a entrepris sur la minéralogie, dont il nous avoit tracé le plan général dans la séance du 17. Nov. 1751. La partie qui a été luë aujourdhuy consiste à éxaminer la manière dont les métaux sont placés sous terre, & les moyens d'en faire la découverte.
La nature place indifféremment les mines sur les montagnes, dans les vallons, & dans les plaines. Les premières enveloppes terrestres qui les recélent sont selon le langage des minéralogistes les matrices du minéral. Leur étenduë forme ce qu'on appelle, veines ou filons. La dénomination de ceux-ci se diversifie selon la position dans laquelle on les trouve, lorsqu'avec le secours de la boussolle on procéde à leur découverte. De là est venue la distinction des filons droits, des matinaux, des tardifs, & des couchans. On les varie encore par les noms de fillons en masse, filons par coûche, & filons inclinés.
M. De Blumenstein observe que l'expérience ne prouve que trop combien les indices qui déterminent à la fouille d'un filon sont souvent équivoques. Les plus surs sont la matrice de la mine, f. 265r & les fentes des rochers. Aux défaus de ces indications on cherche avec soin les morceaux du minéral qui se trouvent épars dans les terres, ou les paillettes qu'entrainent les rivières & les ruisseaux.
MM. Mathon, & La croix ont été nommés commissaires pour choisir les 2 discours qui feront l'objet de la séance publique prochaine.
M. Clapasson a dit que lundi dernier 10e. de ce mois il s'etoit rendu avec M. Le Secretaire & M. De Ruolz dans le domicille de M. Christin pour achever d'y recueillir les instrumens de mathématiques & de physique qu'il a légués à la Société Royale. Lesdits effets ont été transportés le même jour & placés dans les cabinets de l'acade. M. Le secretaire s'est chargé d'en dresser les catalogues, & a donné par écrit à M. de Ruolz héritier une décharge au nom de la compagnie pour ce qui concerne les legs qui lui sont délivrés.
M. Clapasson exdirecteur, MM. Du Gaiby, Gavinet, Pernetti, de Belleroche, PP. Beraud & Dumas, Pestalozzi, De fleurieu, Nonnotte, De Blumenstein, La Croix, Garnier, De Ruolz, Mathon, Perrache, Colomb, & Bollioud Secretaire.
M. Lacroix a dit que pour s'acquitter de la commission qui luy avoit été donnée conjointement avec M. Mathon, ils se sont déterminés à choisir par l'assemblée publique porchaine le mémoire de M. Pestalozzi sur l'usage du thermometre pour le diagnostique de quelques maladies N°. 881. & celuy de M. Nonnotte sur la peinture N°. 930.A. Ce choix a été ratifié par la compagnie.
Survenu M. Olivier.
Le P. Dumas a entrepris un grand Traité d'Harmonie physique, & géométrique, théorique, & pratique. Il a présenté le plan de cet ouvrage dans un mémoire qui contient aussi l'exposition d'un système sur le tempérament observé dans l'accord des instrumens à touche, tels que l'orgue & le clavecin. Il établit dans la 1ere. partie les principes de l'harmonie sur lesquels il se fonde, & il développe dans la 2de. la méthode pratique qui en résulte. Il prétend démontrer que l'affoiblissement des intervalles ne peut & ne doit jamais affecter ni l'octave, ni la tierce majeure, mais seulement la douziême, ou plutôt la tierce mineure comprise dans cette douziême. Le P. Dumas supprime tout ce qui est trop analytique & réduit son idée à trois moyennes proportionnelles, entre 1 & 80. Ces nombres sont dans son systême les extrêmes de la f. 266r Progression triple des douziémes interrompuës au 5me. terme. Il est à souhaitter que des oreilles délicates, & des mains intelligentes éprouvent si l'exécution répondra aux vuës que l'auteur s'est proposé dans cette théorie.
Le même académicien a lui ensuitte un mémoire contenant une solution trés simple qu'il a trouvée du problême astronomique de M. Halley conu en ces termes : trois rayons recteurs étant donnés de grandeur & de position, déterminer les dimensions de l'orbite éllyptique de la planéte.
Newton a donné la solution de ce probléme tres utile dans L'astronomie pratique, & suivie par la plûpart des astronomes ; mais elle éxige une figure dont la construction est embarrante [sic], & le calcul désespérant par sa longueur. M. Nicoli de l'acade des sciences en a trouvé une nouvelle fondée sur les propriétés dont il a enrichi les sections coniques. Le P. Dumas est arrivé au même résultat par une analyse différente, & très courte. Il n'y employe que la propriété la plus connuë de l'ellypse. Cette propriété consiste en ce que d'un point quelconque de l'ellypse deux lignes droites étant tirées aux foyers, leur somme est égale au grand axe.
Le P. Dumas a joint aux 2 précédens mémoires la solution algébrique du probléme suivant.
Un cabaretier a un tonneau plein d'excellent vin vieux. Il en tire tous les jours un pot qu'il remplace par un pot de vin nouveau. On demande 1°. Combien il y restera de vin vieux aprés un nombre donné de jours. 2°. Quand les quantités des deux vins y seront en raison donnée. 3°. Quand il n'y aura plus de vin vieux dans le tonneau, & que toute la capacité sera remplie de vin nouveau.
f. 267r Du 11. Avril 1755.
M. Clapasson exdirecteur, MM. De Ville, Gavinet, Lacroix, de Parcieu, P.P. Beraud, & Dumas, Pernetti, Nonnotte, de Valernod, du gaiby, Pestalozzi, Colomb, de Fleurieu, de Belleroche, Perrache, & Bollioud secretaire.
M. L'abbé Lacroix a lu un mémoire sur la culture du houblon. Il a pensé que la consommation de la bière devenant tous les jours plus considérable dans cette ville, il seroit avantageux de pouvoir recueillir dans notre voisinage le houblon qui en fait la baze. Dans cette vuë il a cru devoir tirer les éclaircissemens nécessaires des payx où cette culture est plus en usage. M. L'abbé lacroix fait ensuite l'exposé des réponses qui ont été faites à ses demandes, & il entre dans tous les détails propres à instruire sur ce point d'agriculture, & à développer les conséquences pratiques que fournit cette matière.
M. L'abbé Greppo a été proposé pour concourir au sujet de la place vacante par le décèz de M. Christin.
M. Manson a fait demander à l'académie par M. L'abbé Lacroix le titre d'Associé. On a renvoyé à délibérer sur cette demande à la séance prochaine.
M. Le secretaire a lu la copie d'une lettre qu'il a écritte à M. Le duc de Villeroy protecteur de l'académie pour l'instruire de plusieurs nouveaux événemens arrivés dans la Compagnie, & des Legs faits à la Société royale par feu M. Christin.
Du 18. Avril 1755.
M. Clapasson exdirecteur, MM. de Belleroche, La Croix, de Parcieu, Du gaiby, Olivier, Nonnotte, De Ruolz, Perrache, Rey, P.P. Beraud & Dumas, De Valernod, Pernetti, De fleurieu, Mathon, Gavinet, Colomb, Pestalozzi, De Ville, & Bollioud secretaire.
Avant que de se rendre dans la grande salle l'académie assemblée dans le lieu ordinaire de ses séances a entendu la lecture de la réponse de M. Le Duc de Villeroy à M. Le secretaire.
On a lu ensuite la lettre que M. de la Condamine a addressée à M. Bollioud en réponse à la sienne.
On a lu encore celle de M. Burdin qui remercie la Société Royale de la bourse de 40. Jettons qu'elle luy a envoyée en interprétation du f. 268r testament de M. Christin.
M. Manson Commissaire d'Artillerie & major de l'ecole de grenoble proposé dans la séance dernière a été elu académicien associé.
L'Académie s'est renduë ensuite dans la salle où le Public l'attendoit. M. Clapasson a ouvert la séance par un préambule pour faire part à l'assemblée des sentimens de la Compagnie sur la perte qu'elle a faite de M. Christin, & sur les bienfaits qu'elle a reçûs de luy. Ce discours a été suivi des extraits des ouvrages de la société royale lûs dans le semestre dernier.
Survenu M. de Maugiron.
M. Le secretaire a prononcé l'eloge de Feu M. Christin.
M. Pestalozzi a lu ensuite son mémoire sur l'usage du Thermométre pour l'indication de quelques maladies. N°. 881. & M. Nonnotte a terminé la séance par la lecture de son ouvrage sur la peinture. N°. 930.
M. Clapasson exdirecteur, MM. De fleurieu, De Belleroche, Nonnotte, Du Gaiby, P.P. Dumas & Beraud, Pernetti, Lacroix, De Ville, Colomb, De Valernod, Olivier, Mathon, & Bollioud secretre.
Survenus MM. Perrache, Pestalozzi, & Gavinet.
On a procédé à l'election d'un académicien pour succéder à M. Christin, & les suffrages se sont réunis en faveur de M. Jean baptiste Greppo, Chanoine de St. Paul, membre de l'acade. des sciences & des belles-lettres de cette ville, proposé dans la séance du 11e. de ce mois.
M. Le secretaire a écrit à M. Le françois Lalande de l'acade. royale des sciences de paris pour le remerciment que la compagnie lui devoit sur l'attention qu'il avoit euë de luy envoyer son almanach historique de la bresse enrégîtré sous le N° 936.
M. Bollioud a fait réponse à la lettre que M. Burdin a écritte à l'académie pour la remercie de la bourse de jettons qu'il a reçuë de sa part.