Sélection de lettres
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Bibliothèque de l'Institut, Paris, Ms. 2466, f. 13-14
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    [Minute] (affichée) | |||||
Bibliothèque de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, Ms. 266, vol. II, f. 165-166
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    [Brochute non datée] | |||||
Pro Scholis Publicis adversus Encyclopædistas, Lugdini, [1755], Archives de l'Académie des sciences, Paris (une autre version de la brochure est consultable à la Bibliothèque nationale de France, Paris, NAFr. 3348)
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    [Imprimé 1836] (pdf) | |||||
Revue du Lyonnais, vol. 4, 1836, p. 211-214
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D'Alembert (Paris) à Bourgelat (Lyon)
impr. Paris BnF, NAFr. 3348, f. 262-263 qui date.
f. 165rLettre de M. D'Alembert à M. Bourgelat
Du 7 avril 1755.
Si la conduite qu'on a tenuë à mon égard dans l'affaire du P. Tolomas ne m'avoit accoutumé a n'etre plus surpris de rien, j'avouë que je le serois extremement de ce que vous me faites lhonneur de me mander par votre dernière lettre. Il faut avoir une grande envie de calomnier, même en pure perte & sans la moindre vraisemblance, pour oser répandre comme l'on fait, qu'ayant reconnu les fausses démarches dans lesquelles vous m'aviés engagé, je me suis brouillé avec vous sans retour. Je vous prie, Monsieur, d'assurer tous ceux à qui on veut persuader cette ridicule nouvelle, (car je ne parle point de ceux qui la répandent sans la croire) que je vous suis plus attaché que jamais par les liens les plus forts & les plus inviolables de l'estime, de la considération, de l'amitié, & de la reconnaissance. Je sens, comme je le dois, tout le prix du zéle que vous avéz témoigné dans cette occasion pour la justice, pour mes intérets, & j'ose le dire, pour ceux de tous les gens de lettres ; car cette affaire les regarde aussi bien que moi. Je dois vous savoir d'autant plus de gré de ce zéle, que ce n'est point par votre conseil, comme on le débite très faussement, mais par celui de mes amis de paris, & par mes propres réflexions que je me suis déterminé à me plaindre des invectives du P. Tolomas, au corps littéraire dont ce jésuite est membre. Je suis, M. fort éloigné de me repentir d'avoir pris ce parti, parce qu'il s'en faut bien que je l'aye pris à la légère, & sans avoir prévû ce qui pouvoit en résulter. f. 165v Je ne me suis déterminé à écrire à la société de lyon qu'au bout de deux mois, & aprés m'etre bien assuré que le discours du P. Tolomas contenoit non seulement des injures littéraires grossières, que je méprise, & sur lesquelles je me serois fait [une] loi de garder le silence, mais des personalités atroces, absurdes & odieuses. Je me suis borné dans ma lettre à demander avec tous les [égards] qu'on doit à un corps, ou une attestation qui justifiât le [jésuite,] ou une réparation que je laissois absolument au choix de l'académie, & sur laquelle je ne me serois pas rendu difficile. La Société de lyon dans sa réponse équivoque & tortueuse, [élude mal] adroitement mes propositions sans y répondre. Elle ne nie [point] que le P. Tolomas ait insulté : Elle se contente de dire que ce [jésuite] le nie ; & toutes les attestations que je demande se réduisent a celle du p. Beraud confrère de l'agresseur. Les meilleurs [sujets] de cette Société qui ont assisté a la harangue, & que je ne connois nullement, avec lesquels enfin, je n'ai eu aucun commerce de lettres déclarent cependant qu'ils ne peuvent [ni signer,] ni me donner le certificat que je desire. Le P. Tolomas d'autre part, m'écrit sans leur avoir communiqué sa lettre, quoi[qu'il s'y] fût formellement engagé, & cette même lettre m'est envoyée à leur insuû, au mépris de la promesse de M. Clapasson [...] qui leur proteste, (ainsi qu'ils peuvent le prouver en repr[ésentant] l'écrit qui est entre leurs mains) qu'elle sera luë en pleine [assemblée] & à la prémière séance. Dans de pareilles circonstances, après avoir éssuyé les traitemens inconnus aux gens [même] les moins polis & les moins éclairés, & aprés avoir été [accusé] f. 166r sans ménagement, & sans pudeur d'avoir forgé ma lettre conjointement avec vous, ils prennent le parti de se retirer. Aujourd'hui on debite à votre sujet de nouveaux mensonges. M. Soufflot trèz mécontent de la conduite qu'on a tenuë dans cette affaire avec lui & avec moi (& c'est ce qu'il m'est aisé de manifester par une de ses lettres que je conserve) écrit en vain pour me faire rendre justice. A peine fait on mention de sa lettre. On en fait encore moins de celle que je lui avois écrit, & qu'il a envoyée au secrétaire. M. Montucla aussi mécontent que lui de la lettre de la Société, & de celle du Père Tolomas écrit de son côté à M. Mathon une lettre qu'il ne tient qu'à celui-ci de montrer. Enfin M. Soufflot déclare qu'il abandonne entiérement les intérests de la Société, & ses poursuites pour l'enrégîtrement des lettres patentes. Voilà, M. de quoi prouver aux personnes desintéressées, si néanmoins d'autres personnes que les intéressées daignent s'occuper de cette affaire, que mes démarches n'ont été ni précipitées, ni fausses, ni même sans effet ; quand elles n'auroient servi d'ailleurs qu'à apprendre à toute l'europe Littéraire, ce qu'elle doit attendre & penser de la Société de Lyon, & qu'à m'éclairer moi-même sur la conduite que je dois avoir avec elle, & avec ses membres, asseûrement elles ne seroient pas inutiles. J'aime la tranquillité pour les autres comme pour moi-même, & la triste satisfaction de voir une société littéraire qui a besoin de repos, de lumières, & de bons sujets, troublée, mutilée, & chancelante, est un plaisir que vous & moi nous céderions sans doute à fort bon marché. Le P. Tolomas peut imprimer sa harangue, tant qu'il voudra ; Il sera f. 166v toujours question de celle qu'il a prononcé, & non de celle qu'on lira, & dans laquelle malgré tous ses éfforts, il restera peut être des traces de ses premières invectives.
Je finis M. cette lettre déja trop longue. Personne ne sait mieux que moi, qu'on ne doit jamais entretenir le public de ses querelles particulières ; mais je ne puis me refuser au devoir de confondre l'imposture et de justifier d'honnêtes gens qui sans autre objet que [celui de] l'équité & de la décence ont cru devoir prendre mes intérêts. C'est l'unique motif qui m'a porté à rendre publiques mes [lettres] précédentes. C'est aussi ce meme motif qui me porte à vous prier de rendre publique celle ci qui vraisemblablement sera la dernière. Car pour prévenir doresnavant toute fourberie, je vous prie de donner d'avance en mon nom un démenti haut, [net] & formel à tout ce que l'on avancera dans la suitte, [sans] un écrit signé de ma main. J'ai l'honneur d'être avec toute la considération, & toute l'amitié possible M. Votre &c.
mille complimens à Mrs. de Villers, Goiffon & à leurs compagnons de justice & de probité.
55.03  |  [30 janvier 1755]
D'Alembert à Societe Royale de Lyon
55.05  |  22 février 1755
Bollioud Mermet à D'Alembert
55.06  |  25 février 1755
Tolomas à D'Alembert
55.07  |  [9 mars 1755]
D'Alembert à Soufflot
55.09  |  7 avril 1755
D'Alembert à Bourgelat