Les Œuvres complètes de D'Alembert (1717-1783)

Série V | Correspondance générale

Sélection de lettres

LETTRE 68.66   |   2 novembre 1768
Le Sage Georges Louis (Genève) à D'Alembert (Paris)

Datation de la lettre

cat. vente « Lettres autographes sur le XVIIIe siècle » (Etienne Charavay expert), 11 avril 1876, n° 48 (l. passée en vente jusqu’en 1890) : 6 p. autogr. avec cachet, dont 2 p. de la main d’un secrétaire ; cet original contient la notice détaillée des travaux de Stanhope .

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Version affichée :

f. 17rÀ Mr D’Alembert, à Paris

Monsieur

Loin de chercher à justifier mon silence de 5 à 6 ans : J’espere de m’en faire un titre auprès de vous, pour vous engager à ne pas vous refuser à la Demande qui me met la main à la plume ; puisque je sens par ma propre experience, combien il est desagréable d’être importuné de Lettres, sur des Matières contre lesquelles on est prévenu.

Mylord MORTON vient de mourir : Et je pense, que Mylord Comte STANHOPE, Vicomte Mahon, Membre de la societé royale de Londres, & Associé etranger de celle de Montpellier ; seroît très digne de le remplacer, en sa qualité d’Associé etranger de l’Academie de Paris.

J’ai rassemblé dix ou douze Memoires de sa façon ; partie de Géometrie à l’antique, & partie de Calculs à la moderne ; dont j’envoye la notice à Mr Delalande ; parce qu’il est mon Correspondant en titre, quoique je sache bien qu’il ne s’est jamais occupé de ces objets-là.

J’espère, Monsieur ; que les petits sujets de plainte que vous pourriés avoir contre lui, ne vous empêcheroient pas de concourir ensemble au même but, si ce but vous paroissoit convenable d’ailleurs.

Je vous envoyerai cette même notice, si l’heure du Courrier me le permet. Mais voici au moins un petit Morceau dans son entier, trouvé il y a quatre ans & demi.

„ Quadrature aprochée du Cercle.............................

Pendant qu’un Copiste tient le Brouillon de la Notice dont je viens de parler, pour la coucher sur ma Lettre à Mr Delalande : Je vais vous debiter ce que je pense, sur les Methodes f. 17v ancienne & moderne, que Mylord STANHOPE me paroit posseder egalement, mais en preferant hautement la première.

NB. Ici, j’ai copié, presque mot à mot, un grand Morceau sur le Parallèle de ces deux Géometries tiré d’une Lettre que j’ecrivis à Mylord Stanhope. Et je l’ai conclû, par le petit Morceau suivant.

J’ai quelquefois comparé les Analystes modernes ; à des Haute-lissiers, qui font les plus beaux ouvrages, avec toute la sureté possible, mais qui ne jouïssent pas du plaisir de les voir ; ou à des Voyageurs enfermés dans une bonne Chaise de poste qui avancent chemin la nuit comme le jour ; mais qui profitent peu des belles choses repanduës par la route.

NB. Ensuite, j’ai fait copier, la Notice de 12 Morceaux de Mathematiques, de Mylord Stanhope, telle que je l’avois envoyée à Mr Delalande, le 31e 9bre1768. Terminée par ces mots :

Un peu plus de loisir, m’auroit sans doute fourni les moyens de grossir cette Liste ; de plusieurs Propositions interessantes, que mon respectable Ami a decouvertes ; & d’un plus grand nombre encore, qu’il a demontrées avec une élégance singulière.

Mais j’ai à peine celui, de vous assurer de la continuation de l’admiration & du devouement avec lesquels j’ai l’honneur d’etre

Genève, à côté de St Pierre, 2d 9bre 1768.