L'affaire Tolomas

  

OCTOBRE 1753 - JUIN 1755

28 février 1755

Lettre de Goiffon à la Société royale de Lyon

f. 145rLyon ce 28 fevrier 1755

Messieurs

L'honeur me fut toujours plus cher que tous les titres qui peuvent anoncer un homme de lettres ; Ce sentiment gravé dans le fond de mon Coeur, m'a persuadé jusqu'ici, que j'etois digne de vous et je croirois me menquer a moi même, si je le dementois aujourd'hui.

Je n'ay pû parvenir, depuis les troubles elevés dans la Société Royale, a me faire entendre, que lorsque je lui déclaray f. 145v le jugement que j'avois porté sur la harangue qui leur a donné lieu, j'imagine qu'il ne me reste que la voye que je prends, pour faire connoitre clairement ma pensée.

Je pars de la Declaration que j'eu l'honeur de faire a l'académie dans sa seance du 21 de ce mois, j'y ajoute yci la protestation de perseverer dans le même jugement qu'elle contenoit et que j'ay porté sur cette harangue telle que je l'ai entendu prononcer par son auteur le 30 9bre. dernier ; non apres l'avoir luë, mais apres l'avoir oüie, en un mot, en l'envisageant selon les [...] de Mr. D'alembert.

Apres de semblables déclarations, Messieurs, confirm[ées] il n'y a pas quinze jours par Monsieur l'abbé de Valernod en presence d'une personne dont la probité n'est pas sus[pecte] f. 146r et qui se trouve du nombre que ce discours offense, je crois que l'unique parti qui restoit à l'academicien dont se plaint Monsieur D'Alembert, etoit une retractation et des excuses, toute autre voye me blesse, ainsi que la non intention, il ne m'est pas permi Messieurs, vous ayant appartenu de tolerer une negative, il est temps neantmoins de terminer une contestation qui doit vous fatiguer et qui suspend le cours de vos travaux ; je n'ay garde encor de me plaindre de la chaleur avec laquelle on a soutenu un seul membre contre plusieurs, il me suffit de vous declarer en termes formels, que je vous donne par cette lettre irrevocablement ma demission. J'aurois souhaité pouvoir concilier mon honeur et les sentiments d'attachement et de respect avec lesquels je suis
Messieurs

Votre trés humble et trés obeissant serviteur
Goiffon

f. 145rLyon ce 28 fevrier 1755

Messieurs

L'honeur me fut toujours plus cher que tous les titres qui peuvent anoncer un homme de lettres ; Ce sentiment gravé dans le fond de mon Coeur, m'a persuadé jusqu'ici, que j'etois digne de vous et je croirois me menquer a moi même, si je le dementois aujourd'hui.

Je n'ay pû parvenir, depuis les troubles elevés dans la Société Royale, a me faire entendre, que lorsque je lui déclaray f. 145v le jugement que j'avois porté sur la harangue qui leur a donné lieu, j'imagine qu'il ne me reste que la voye que je prends, pour faire connoitre clairement ma pensée.

Je pars de la Declaration que j'eu l'honeur de faire a l'académie dans sa seance du 21 de ce mois, j'y ajoute yci la protestation de perseverer dans le même jugement qu'elle contenoit et que j'ay porté sur cette harangue telle que je l'ai entendu prononcer par son auteur le 30 9bre. dernier ; non apres l'avoir luë, mais apres l'avoir oüie, en un mot, en l'envisageant selon les [...] de Mr. D'alembert.

Apres de semblables déclarations, Messieurs, confirm[ées] il n'y a pas quinze jours par Monsieur l'abbé de Valernod en presence d'une personne dont la probité n'est pas sus[pecte] f. 146r et qui se trouve du nombre que ce discours offense, je crois que l'unique parti qui restoit à l'academicien dont se plaint Monsieur D'Alembert, etoit une retractation et des excuses, toute autre voye me blesse, ainsi que la non intention, il ne m'est pas permi Messieurs, vous ayant appartenu de tolerer une negative, il est temps neantmoins de terminer une contestation qui doit vous fatiguer et qui suspend le cours de vos travaux ; je n'ay garde encor de me plaindre de la chaleur avec laquelle on a soutenu un seul membre contre plusieurs, il me suffit de vous declarer en termes formels, que je vous donne par cette lettre irrevocablement ma demission. J'aurois souhaité pouvoir concilier mon honeur et les sentiments d'attachement et de respect avec lesquels je suis
Messieurs

Votre trés humble et trés obeissant serviteur
Goiffon

a u t r e   v e r s i o n   d u   d o c u m e n t
Le projet ENCCRE    |    Les Œuvres complètes de D'Alembert    |    Politique éditoriale    |    Crédits
constellation constellation
constellation constellation