Lettre de Goiffon à Christin
f. 138rle 3 Janv. 1755
Monsieur mon trez Cher Confrere
Dans le moment que votre lettre le memoire y sortit Et les jettons qui m’ont surpris comme chose que je ne croiois pas avoir merité dans les regles, Monsieur bourgelat Etoit avec moi, il m’a fait part du silence affecté de Monsieur de Malherbes sur ce qui nous concerne, lui qui l’avoit prévenu il y a quelques semênes, il lui a repondu sur plusieurs autres articles moins importants de ses lettres et a laissé celui la. De plus il m’a montré une lettre de Monsieur D’alambert qui lui mande que s’il avoit eu f. 138v l’honneur d’Etre de la Societé Royale de Lyon, il auroit eu celui de lui écrire pour la prier de rayer de sa liste le nom de Tholomas ou le sien, ce sont ses termes, Enfin il en const[?] Et nous en avons des nouvelles certaines le discours du Rd. Pere Tholomas a fait une grande sensation à Paris Et nous avons tout lieu de presumer qu’il nous fait perdre la protection de Mr. De Malherbe et même Celle de Mr. D’argenson protecteurs de l’Encyclopedie au surplus Monsieur Bourgelat est toujours très disposé a nous aider de tous les bons offices qui seront en son pouvoir il a deja touché de remedier au premier effet que produisit le programme envoyé à Mrs. de l’Encyclopedie en protestant que le Corps n’avoit rien de commun dans cette affaire. f. 139r il paroit néant moins qu’on y fait Entrer pour beaucoup notre Compagnie. J’aurai, sitôt qu’il me sera possible d’aller, l’honeur de conferer avec vous plus amplement sur cette affaire.
Je souhaite que votre indisposition cesse aussi ardemment que je souhaite d’Etre debarassé de la miene
Je suis avec une parfaite Consideration
Monsieur
Votre tres humble Et
tres obeissant serviteur
Goiffon