ALEMBERT (Jean-le-Rond D'), de l'acad. fr., de celle des scienc., etc., fils naturel de Destouches-Canon et de madame de Tencin, né à Paris, 1717. Exposé dès sa naissance sur les marches de l'église de Saint-Jean-le-Rond, dont le nom lui fut donné, il fut recueilli et élevé par une nommée Rousseau, vitrière: très-jeune encore, il remporta le prix proposé par l'acad. de Berlin, sur la cause générale des vents; on l'élut académicien par acclamation; le grand Frédéric, à qui d'Alembert dédia cet ouv., lui donna une pension de 1,200 liv. Son Discours préliminaire de l'Encyclopédie le rendit célèbre comme écrivain.
En 1762, Catherine II lui proposa l'éduc. du gr.-duc, son fils, avec 100,000 liv. de rentes; il refusa. Quand l'amitié d'hommes illustres et le commerce de souverains eurent, joints à son mérite, attiré sur lui l'attention, madame de Tencin, flattée de sa renommée, le fit venir chez elle et lui apprit sa naissance: Non, madame, dit-il, c'est la vitrière qui est ma mère.
La bienfaisance et l'amour de la science formaient son caractère. M. 1783. Princip. ouv.: Mélanges de littérat., d'hist. et de philos., et Eloges lus dans l'acad. fr. comme secrétaire perpétuel. La moins mauvaise édit. de ses Oeuvres, est celle de Belin, Paris, 1821, 5 vol. in-8.