Les Œuvres complètes de D'Alembert (1717-1783)
Volume V/2

Correspondance générale 1741-1752

Edition établie par Irène Passeron

avec la collaboration de Jean-Daniel Candaux, Alain Cernuschi,
Frédéric Chambat, Michelle Chapront-Touzé, Christian Gilain,
Alexandre Guilbaud, Guillaume Jouve, Françoise Launay,
Marie-Laure Massot, François Prin, Christophe Schmit

Des mathématiques profondes, des conversations gaies et critiques, des batailles idéologiques autour de l'Encyclopédie : ce volume de correspondance montre D'Alembert à l'œuvre entre 1741 et 1752, autrement dit, entre son entrée à l'Académie royale des sciences et la première interdiction du grand ouvrage.

Présenté et annoté par les meilleurs spécialistes de ces domaines, le volume V/2 (2e volume de la série V) des Œuvres complètes de D'Alembert renouvelle en profondeur notre vision de l'œuvre et de l'activité du savant encyclopédiste. Plus généralement, c'est le quotidien de la pensée des Lumières qui prend vie : la marquise de Crequÿ trouvant une brochure d'Helvetius sur sa cheminée ; D'Alembert débordé par ses diverses tâches — épreuves à corriger, jésuites à bâtonner, jansénistes à fustiger ; lettres se croisant entre Paris et Genève, où son ami Cramer attend avec impatience aussi bien les réponses à ses remarques sur l'infini que la dernière version du Discours préliminaire de l'Encyclopédie, mais aussi entre Paris et Berlin, où se nouent les débats sur la théorie de la Lune et l'attraction newtonienne…

En ce volume se croisent Euler et Maupertuis, Voltaire et Diderot, Rameau et Rousseau, mais aussi des typographes, des académiciens distraits et des journalistes qu'il faut quereller. Cette correspondance est aussi le lieu où s'éclairent nombre de difficultés ardues — sur la théorie de la Lune, les calculs de la précession des équinoxes —, des questions d'hydrodynamique, de temps et d'espace, comme la complexité des débats ouverts par l'introduction et l'application des nombres imaginaires, de leurs logarithmes ou la représentation des fonctions par des séries.

On y rencontre aussi des salonnières parisiennes bien connues, comme Mme Du Deffand ou Mme Geoffrin, et d'autres qui pour l'être moins, n'en sont que plus attirantes : Mme de Crequÿ et Mlle Lemery, qui l'une et l'autre logent à deux pas du collège Mazarin, sur l'actuel quai Conti, où D'Alembert a fait ses études avant de retourner chez sa nourrice, rue Michel-le-Comte, se consacrer à la géométrie, à la musique… et aux sorties au théâtre.

Comment les espaces lointains de Genève et Berlin, que la poste n'atteint qu'en quelques jours voire plusieurs semaines, réagissent-ils à l'effervescence intellectuelle d'où vont surgir les premiers volumes de l'Encyclopédie ? Comment fonctionnent les rouages de l'Académie des sciences et comment D'Alembert prépare-t-il son entrée à l'Académie française ? Au moment où Voltaire se retrouve en porte-à-faux entre la cour de Prusse et celle de France, comment D'Alembert met-il en place sa relation privilégiée avec Frédéric II ? Pourquoi la théorie de la musique passionne-t-elle D'Alembert ? C'est en explicitant et en reliant les références, les allusions, les plaisanteries et les calculs que ce volume permet d'entendre, non seulement le bruit du siècle, mais d'en discerner les différentes harmoniques, d'en comprendre les enjeux et d'en suivre les évolutions.

Le volume a été organisé pour offrir une lecture rigoureuse et aisée, appuyée sur de nombreux outils éditoriaux et des analyses inédites de textes tout aussi inédits. L'index, par exemple, a été pensé à neuf, comme outil de navigation mais aussi de référence qui permet à tout public, amateur comme universitaire, d'y trouver son bonheur, satisfaire sa curiosité ou s'appuyer sur une solide documentation. La longue introduction, rédigée par les mêmes chercheurs que les notes, offre une vision d'ensemble aux annotations ponctuelles, ainsi qu'une cartographie du paysage scientifique et intellectuel du temps. Le travail collaboratif qui y a été mené, fruit des travaux du Groupe D'Alembert sur l'ensemble de l'œuvre publiée dans les autres séries, prend ici tout son sens. Il a permis de dater de nombreuses lettres qui ne l'étaient pas, d'en retrouver de nouvelles, d'enrichir en profondeur la compréhension des lettres et de leur environnement.

Après le volume V/1 d'Inventaire analytique, « raisonné », auraient dit les auteurs du Dictionnaire raisonné, ce volume ouvre la série de la correspondance annotée (1741-1783) où chaque volume possède sa couleur propre. Celle du V/2 est sans conteste la couleur de la jeunesse de D'Alembert, de ses grands traités scientifiques, de l'enthousiasme du début de la grande entreprise commune avec Diderot, et de ses premiers revers.

 
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