Les Œuvres complètes de D'Alembert (1717-1783)
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Depuis le dernier bulletin de situation des O.C. de D'Alembert (n° 58, octobre 2005), beaucoup d'eau (et de champagne) a coulé sous les ponts dalembertiens.
Aux deux volumes d'astronomie (I/6 et I/7) s'est ajouté en novembre 2007 le vol. I/4a, « Textes de mathématiques pures, 1745-1752 », édité par Christian Gilain. Ce recueil comporte divers titres de gloire de D'Alembert sur l'intégration des fonctions et des équations différentielles, le fameux « théorème fondamental de l'algèbre » et la polémique avec Euler sur les logarithmes.
C'est maintenant au tour de la série III (consacrée aux oeuvres scientifiques tardives) de voir sortir des volumes. Le III/1, « Opuscules mathématiques, tome I, 1761 » vient d'être publié par CNRS Editions en novembre 2008. Il s'agit du premier de neuf tomes de « pots pourris » qui ont constitué la mise au jour des travaux de l'auteur de 1761 à sa mort. Presque tous ces ouvrages traitent des sujets les plus divers et les apparats critiques (présentations, notes, tables analytiques, glossaires, index ...) ne peuvent alors être que collectifs. Ce vol. III/1, coordonné par Alexandre Guilbaud, Guillaume Jouve et l'auteur de ces lignes, est le fruit des recherches d'onze curateurs. Il comprend en particulier des travaux de D'Alembert sur les cordes vibrantes, les fluides, les rotations, la stabilité, des doutes sur les théories de la vision.
Trois autres volumes de cette série seront remis en principe (mais même chez D'Alembert les principes peuvent se faire quelquefois attendre un peu) à CNRS-Editions en 2009: le III/3 (consacré uniquement à l'optique), sous la direction de Fabrice Ferlin, le III/4 (contenant surtout de l'analyse et de la mécanique, avec aussi des probabilités et de l'optique), sous celle de Guillaume Jouve, enfin le III/8 (surtout des fluides), sous celle d'Alexandre Guilbaud.
Une autre nouvelle, récente et importante, est la remise à l'éditeur en octobre 2008 du volume V/1, « Inventaire raisonné de la correspondance active et passive de D'Alembert », par Irène Passeron, Jean-Daniel Candaux et Anne-Marie Chouillet. La parution est prévue dans la foulée en février 2009. Nous aurons l'occasion de revenir plus en détail sur cet ouvrage à sa sortie. Disons seulement qu'il est précédé d'une introduction générale donnant notamment l'histoire des manuscrits et d'un nombre important d'index, de listes, de notices, pour environ 2400 lettres, sans compter les fausses. Dans un tel genre, et malgré un travail acharné et collectif de quinze ans, qui, lui-même, n'était pas parti de zéro, l'exhaustivité ne peut jamais être que relative et « à l'instant t ». Nous ne doutons pas que la sortie en librairie de ce volume suscitera chez le lecteur la recherche frénétique de nouvelles lettres enfouies quelque part (dans des bibliothèques, mais pas au catalogue; dans des fonds privés ...). La préparation des recueils de lettres elles-mêmes, par tranche chronologique, est commencée et comportera dix autres volumes, selon la répartition suivante: V/2 (1741-1756), V/3 (1757-1762), V/4 (1763-1765), V/5 (1766-1767), V/6 (1768-1769), V/7 (1770-1771), V/8 (1772-1773), V/9 (1774-1776), V/10 (1777-1779), V/11 (1780-1783 et non datables).
Enfin les années 2006-2008 ont vu la mise en place de la structure de la série IV, dite littéraire, notamment grâce à Jean-Pierre Schandeler, qui en assure la coordination. Les décisions d'organisation, les choix des textes de base, concernant cette série étaient beaucoup plus difficiles pour de multiples raisons (nombreuses rééditions du vivant de D'Alembert, avec recyclages en cascade de divers textes; ouvrages anonymes; éparpillement dans la presse ...). Voici cette structure: IV/1-5 Mélanges de littérature, d'histoire et de philosophie, IV/6-8 Eloges, IV/9 Destruction des jésuites, IV/10 Varia.
Il restera à lancer la série II (Encyclopédie), ce qui est à l'étude: la complication du dossier monte d'un cran encore par rapport aux uvres littéraires, parce que D'Alembert n'est pas seulement auteur mais aussi co-directeur de l'Encyclopédie, parce que les avatars et réincarnations de l'ouvrage depuis Chambers jusqu'à la Méthodique exigent des curateurs un art consommé des dédales et labyrinthes.
On trouvera des informations plus complètes sur l'édition des uvres complètes de D'Alembert, ainsi que des instruments de travail divers, y compris au sujet des auteurs contemporains, sur le site des éditeurs: http://dalembert.univ-lyon1.fr.
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