C o n t e x t e

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C o n t e x t e

N'oublions pas, D'Alembert a déjà eu fortement maille à partir avec les jésuites (et les jansénistes) : voir les lettres écrites à Berthier (le très jésuite directeur du Journal de Trévoux) en 1751 par Diderot, rédactions auxquelles il a certainement pris part, voir aussi l'intervention de Malesherbes permettant continuation de l'Encyclopédie en 1752, malgré l'affaire de l'abbé de Prades, habilement montée par les uns et les autres. D'Alembert avait alors déjà joué du chantage au départ, et c'est bien cette tactique qu'il reprend ici, à travers les membres savants de cette académie lyonnaise. Avant même Audra et Goiffon, Villers avait démissionné le 21 février, Bertaud avait suivi (lettres du 3 mars et du 7 mars), et enfin Montucla suivra (lettre du 6 juin). Les bruits courent, les rumeurs se répandent, les dents grincent, à Lyon comme à Paris Il y a plus d'une ligne de fracture, plus d'une tension à l'œuvre dans cette affaire. Soufflot, à Paris, fait l'étonné (11 mars), Montucla joue les intermédiaires (11 mars), D'Alembert prétend « ménager les personnes, en attaquant les abus » (17 mars). De toutes les lettres qui circulent, certaines seront publiées, la plupart resteront dans l'oubli. Bollioud, le secrétaire estime avoir bien agi en ne faisant rien (18 mars). Le 29 mars, le tapage parisien a atteint le Rhône et Bollioud se voit obligé d'entrer en contact avec le protecteur de la Société royale des beaux-arts et de celle des sciences et belles-lettres, le duc de Villeroi.

3 mars 1755

Lettre de Bertaud à Clapasson

f. 144rMonsieur

Sur le raport qui m'a été fait des justes plaintes portées a la compagnie par M^r d'alembert au sujet d'un discours injurieux prononcé le 30 9^bre dernier dans le college des jesuites par un membre de vottre societé, et sur la certitude que j'ay des sujets legitimes du mecontentement dont m'ont fait part trois academiciens ordinaires, et un associé, lesquels [ont été] forcés de se retirer pour ne pas dementir les sentiments dont ils [ont] toujours fait profession. je crois Monsieur, puisque vous remplissés aujourdhuy en l'absence de M^r soufflot la place de directeur de la societé [de] devoir vous declarer que je renonce comme eux a l'honneur [d'avoir] desormais mon nom inscrit soit en qualité de veteran, soit en qualité d'ancien ordinaire dans la liste des membres de cette academie. je vous prie de me faire la grace d'en instruire et de communiquer ma lettre a la societé entiere vendredy prochain, et [de vouloir] me certifier que la lecture en a ettée faitte. on me diroit peu digne de luy avoir apartenu, si l'on pouvoit croire que je luy appartiens aujourd'huy ; j'ai l'honneur dettre avec tout [attachement] possible

Monsieur

Votre tres humble et
tres obeissant serviteur

Bertaud cons^er

en ce 3^e mars 1755=

L i s t e s   d e s
d o c u m e n t s

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