Lettre de Bertaud à la Société royale de Lyon
f. 154rMessieurs
Je ne sais sur quel fondement plusieurs membres de votre societé ont [laissés] repandre dans le public un bruit qui m'offense. il s'agit d'une lettre que j'ay adressé a Monsr clapasson votre directeur en l'absence de Mr soufflot, dans laquelle je crois vous avoir expliqué trés clairement mes sentiments, et ma ferme resolution de ne tenir en aucune façon a [votre] compagnie. on pretend, Messieurs, que j'ay fait tous mes efforts pour retirer cette lettre, que j'ay declaré que je ne l'avois ecritte qu'a la [seule] sollicitation d'un ami, que j'ay eté trois fois en un seul jour chés Monsr clapasson pour le suplier de me la rendre, qu'il n'a pû resister [à] telles instances, et qu'en un mot j'ay fait une retractation qui seroit d'autant plus indigne de moy que ma demission ne m'a etée suggerée
f. 154v que par des principes d'honneur ; dans de pareilles circonstances, [Messieurs], je me crois etroitement obligé de nier des faits que la lettre que j'ay l'honneur de vous adresser dementira sans doute. je vous prie de faire lecture de celle dont Mr clapasson est en possession, je l'avois spe[cialement] chargé de vous la communiquer, je persiste dans tout ce qu'elle contient [...] je n'imagine pas qu'elle puisse etre interceptée par aucunes sortes de [...] valables
je suis avec les sentiments qui vous sont dus
Messieurs
Votre tres humble et tres
obeissant serviteur
Bertaud conser
a lyon ce 7:mars 1755
votre compagnie me permetra de manifester au public linjustice [du] reproche qu'il me feroit, si ceux des academiciens des beaux arts qui [ont] tenus les discours dont je me plains avoient pû meriter sa confiance.