Présentation du fonds
Les 27 lettres de ou à D'Alembert conservées aux Archives de l'Académie des sciences de Paris ont une double provenance elles sont, soit arrivées à l'Académie au dix-huitième siècle (aujourd'hui classées dans des pochettes à la date de lecture en séance), soit passées sur le marché des autographes et acquises ultérieurement. Les premières témoignent de l'activité académique d'expertise (les académiciens écrivent des rapports sur les mémoires qui leur sont soumis, attribuent des prix, participent à des polémiques). L'Académie a acquis les secondes lorsqu'elles étaient liées à un académicien d'importance, D'Alembert lui-même, mais aussi Maupertuis et La Condamine, lettres qui appartiennent à des fonds essentiels pour comprendre les grands enjeux d'échanges scientifiques des Lumières. Si elles concernent essentiellement les années antérieures à 1770, c'est que D'Alembert est ensuite davantage accaparé par l'Académie française.
Dans les pochettes, on trouve la lettre polémique de D'Alembert à Daniel Bernoulli à propos de l'inoculation (62.40), une observation envoyée par Louis Necker, alors à Marseille, à son ancien mentor D'Alembert (63.38) et deux lettres envoyées par un professeur de philosophie d'Auch, Jean Despiau (69.72 et 70.06, qui envoie ses observations d'aurore boréale. D'Alembert (le connaissait-il ?) les a reçues chez lui mais les a manifestement apportées à l'Académie pour y être lues, et déposées. De même, D'Alembert reçoit d'un ancien major à Saint-Domingue une lettre qu'il apporte à l'Académie (70.12), puis une lettre d'un correspondant officiel, Daniel Melanderhjelm, à propos du salpêtre (76.76), et plus tard celle d'un sourd et muet de naissance, Saboureux de Fontenay, à propos de la machine de Marly (77.11) et enfin celle d'un quadrateur hargneux, Le Rohbergherr de Vausenville (73.102).
Les autres lettres arrivées à l'Académie par diverses acquisitions ultérieures reflètent tous les aspects de la vie de D'Alembert, depuis la richesse de ses rapports avec les salons, via la lettre à Mme Du Deffand (53.18), jusqu'à ses rapports scientifiques et institutionnels avec l'Académie de Berlin (52.07, 56.12, 56.20, 57.02), en passant par tout ce que nous enseigne les rebondissements de l'Affaire Tolomas (55.03, 55.04, 55.05, 55.06, 55.09)voir l'interface Tolomas) et ses rapports avec Grandjean de Fouchy (75.30), sans compter quelques aspects nouveaux de son activité académique et institutionnelle (A51.03, 55.18, 80.16).